A la Frat'aire en temps normal nous avons un atelier couture et un autre bricolage. Dans ce temps de confinement, les petites mains de nos ateliers se sentaient bien inutiles, mais une conseillère municipale de ma commune qui connaît nos talents pour nous avoir rencontrer sur les marchés de Noël, nous a sollicité pour la fabrication de masques pour des bénévoles du CCAS qui vont faire des courses pour les personnes âgées. Puis de "fil en aiguille", c'est le cas de le dire, nos partenaires de l' épicerie du Secours Catholique nous en ont commandés également, ainsi q'une autre bénévole qui intervient auprès de personnes handicapées. Nous en avons fabriqués pour nos bénévoles qui font également des courses chaque semaine pour les personnes isolées et pour de nombreux participants âgés de la Frat, qui en ont besoin pour leurs rares déplacements. Au total une centaine de masques ont été fabriqué à ce jour. Pas de prix de vente, nous les donnons et ceux qui veulent, peuvent faire un don à la Frat. 6 couturières de la Frat ont ainsi donné un sens plus solidaire à leur confinement.
Et puis, il y a aussi l'organisation d'un réseau de proximité qui s'est mis en place avec le diocèse catholique et le Secours Catholique pour que des bénévoles puissent faire des courses ou juste veiller à ce que des personnes isolées ne manquent de rien. Il y avait un besoin urgent de bénévoles, car nombreux sont ceux du Secours Catholique qui ont plus de 70 ans ou des problèmes de santé ne leurs permettant pas d' intervenir sur le terrain. 5 personnes de la Frat'aire se sont portées volontaires, dont moi.
Ce fut l'occasion de nouvelles rencontres, comme celles que j'ai fait avec une dame, pas en très bonne santé qui a perdu son mari juste avant le confinement et qui vit seule dans une caravane sans eau, sans électricité, sans téléphone avec 13 chiens, 6 chats et des poules. On m'avait contactée pour vérifier si elle se portait bien et m'assurer qu'elle avait de quoi subvenir à ces besoins et à ceux de sa ménagerie, parce que d'ordinaire elle faisait la manche dans la ville. Je l'ai rencontré au bord des voies fermés, au milieu des aboiements des chiens. J'ai été très touchée par son étonnement lorsqu'elle a découvert que des personnes puissent se soucier d'elle, elle n'en revenait pas. Elle bénéficie à partir de cette semaine de l'aide de l'épicerie du Secours Catholique. J'ai contacté des personnes qui se soucient des animaux afin organiser une collecter de sacs de croquettes pour ses chiens et ses chats, en attendant qu'elle puisse accéder à sa pension d'invalidité qui pour l'instant est bloquée sur le compte de son défun mari, en attendant que la succession soit faites.
Notre Frat s'adapte à de nouvelles réalités et paradoxalement, en ce temps de confinement, nous ouvrons de nouvelles portes à ceux qui en ont le plus besoin.
Véronique Megnin, équipière de la Frat'aire du Pays de Montbéliard